LA BOUCHERIE BONNAFFOUS-CHALLIER

Arrivés en 1936, M. et Mme Camille Bonnaffous ont repris la boucherie qui était tenue par M. Cézanne. Cette boucherie a été ouverte pendant un demi-siècle.

Pendant la guerre, ils ont travaillé dur, car il y avait peu de marchandises. La boucherie n'ouvrait que quelques jours par semaine, les clients attendaient de très bonne heure vers les six heures du matin. Ils faisaient la queue devant la boucherie et chacun avait un ticket pour récupérer très peu de viande car il fallait un peu pour tout le monde.

Après 1945, le travail avait changé. M. Bonnaffous tuait les bêtes à l'abattoir communal à Barcelonnette, ensuite la viande découpée en quartiers était acheminée sur un charreton recouvert d'un drap blanc jusqu'à la boucherie.

M. et Mme Challier se sont mariés en 1959. Christian Challier avait fait son apprentissage à la boucherie Chardon – ex Théus – rue Manuel puis son tour de France pour apprendre le métier notamment en Savoie et à Lyon.

Le travail se faisait en famille avec M. et Mme Bonnafous, leur fille Yvette et son mari, Christian Challier. La boucherie employait deux employés dont Louis Bossa, employé à l'année (Louis Bossa a été ensuite responsable de l'abattoir municipal).

Pour Pâques, M. Bonnaffous promenait dans les rues de Barcelonnette le bœuf pascal qui était décoré de fleurs en papier crépon de toutes les couleurs faites par leur fille, Yvette. Pour la Noël, M. Bonnaffous a réalisé l'église Saint-Pierre dans une masse de saindoux qui avait fait l'admiration de tous les passants.

La boucherie proposait toutes les viandes – bœuf, agneau, mouton, porc – et toute la charcuterie, c'était une des plus importantes boucheries de Barcelonnette. Elle travaillait avec les éleveurs de toute la vallée. La viande foraine c'est-à-dire la viande provenant des abattoirs autre que Barcelonnette n'existait pas. Les achats se faisait en se tapant dans la main, « achat au bloqué ».

A 5 heures du matin, le travail commençait avec la charcuterie (pâtés, saucissons, caillettes, andouillettes….)

La boucherie préparait le pot-au-feu le samedi pour les paysans venus au marché.

La boucherie louait une écurie – à l'emplacement de l'ancien restaurant de La Mangeoire pour stocker les animaux sur pied – bœufs et agneaux – dans l'attente de l'abattage à l'abattoir.

M. Bonaffous faisait la tournée de livraison de la viande dans la haute vallée tous les mardis et vendredis (La Condamine, Saint-Paul sur Ubaye et Larche). La viande était entreposée dans des draps blancs puis placée dans des paniers en osier et le tout chargé dans la Peugeot 201 et ensuite la Citroën B14. Départ vers 7h du matin, un premier arrêt à la Condamine, puis aux Gleizolles ensuite à l'Hôtel du Chambeyron à Saint-Paul et l'après-midi à Larche (M. BONAFFOUS louait un local).

La boucherie s'occupait également de l'approvisionnent en viande du bataillon de Chasseurs Alpins. Toutes les semaines, Christian Challier partait au marché aux bestiaux de Lyon appelée « La Mouche » acheter la viande pour les soldats.

Dans les années 1950 à 1960, les bouchers réservaient à la SATA la remorque bétaillère qui était attelée derrière le car pour le bétail vivant – veaux, vaches, cochons – qui étaient destinés à l'abattoir car à l'époque les bouchers n'avaient pas de véhicules pour ramener les bêtes.

Il y avait de nombreuses boucheries à Barcelonnette :

Léon Caire, Auguste Domeny, Mme Calandre rue Jules Béraud et ensuite Yves Borel, Roger Caire de la Condamine en face du Café de la Vallée, Metchou Reynaud et M. Chardon rue Manuel.

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