Yves Borel a effectué son apprentissage chez un boucher à Sisteron et à Forcalquier. Il avait travaillé à Avignon et à Barcelonnette chez M. Cappelli. M. Cappelli était le gérant de Roger Caire qui avait une boucherie à la Condamine. Au 37 rue Manuel, Roger Caire avait pris la suite d'Emile Donnadieu.
Après son service militaire au 11ème BCA à Barcelonnette, Yves Borel a commencé à travailler à la boucherie de Mme Calandre au 18, rue Jules Béraud.
La boucherie appartenait à l'origine à Joseph Pascal, décédé prématurément. Sa veuve, se remaria avec M. Calandre, chauffeur de taxi et propriétaire du Café de la Vallée également veuf. Mme Calandre avait confié la boucherie à Yves Borel pendant 2 ans et demi avec Jospeh Franscini comme commis. Yves BOREL a acheté la boucherie au 1er janvier 1958.
Un an après, la boucherie déménage au 20, rue Emile Donnadieu dans des locaux plus grands et mieux adaptés au rez-de-chaussée de la maison d'habitation de l'épouse d'Yves Borel (jusqu'en 1923, cette maison était l'Hôtel du Lion d'or).
Mme Borel se partage alors entre son travail de secrétariat à l'hôpital de Barcelonnette et le travail le samedi au magasin. Elle travaillera ensuite à temps complet à la boucherie.
La boucherie employait plusieurs commis et avait une grande activité, c'était la pleine période du développement touristique de la vallée avec l'essor des stations de ski du Sauze et de Pra-Loup.
La boucherie a été cédée à Michel Bovas en 1973.
La viande était acheté chez les éleveurs de la vallée, à la Bréole ou à Seyne-les-Alpes, la viande dite foraine achetée à l'extérieur n'existait quasiment pas. C'est M. Fournil qui était du ramassage des bêtes en campagne et de l'abattage. L'achat des bêtes localement imposait aux bouchers pour éviter des difficultés d'approvisionnent de garder des bovins et des ovins vivants. Ceux d'Yves Borel étaient parqués à la Croisette. Il fallait tous les jours les nourrir et s'en occuper.
En période touristique, on tuait une bête par jour, jusqu'à 75 agneaux pour les fêtes pascales. La boucherie était aussi renommée pour son saucisson. Les restaurateurs de la vallée achetaient leur viande chez les bouchers locaux, les achats ne se faisaient pas à l'extérieur.
A l'époque, « le 5ème quartier » d'une bête était apprécié : les abats, les tripes, les boyaux, la cervelle, les rognons étaient prisés des clients.
La viande du pays était de très bonne qualité. On tuait à l'abattoir de Barcelonnette, à l'ancien le long de la digue jusqu'en 1963 et ensuite au nouvel abattoir au Chazelas. Chaque boucher abattait ses bêtes. Dans l'ancien abattoir, il y a avait une grande salle d'abattage et des box pour chaque des boucheries. Le vétérinaire était M. Chiardola.
Yves Borel regrette la fermeture de l'abattoir de Barcelonnette alors que celui de Seyne est toujours en activité.
Il y avait dans les années 1960, sept boucheries à Barcelonnette : Borel, Reynaud, Caire, Domeny, Blanc, Chardon, Bonaffous.
Une autre activité existait qui consistait à acheter des moutons, des « africains », des moutons venus d'Afrique et plus précisement de l'Oranais à Marseille au printemps, de les engraisser dans les alpages en été et de les vendre ensuite à l'automne à Paris. Léon rebattu, Léon Caire, M. PONS exercaient cette activité.