LA QUINCAILLERIE DE LA FAMILLE TURREL

Léon TURREL décide au début des années 1950 d'ouvrir avec sa femme « Poulette » sa quincaillerie au 3 rue Grenette.

Il travaillait avant chez COMOTTO, la grande quincaillerie du 23, rue Manuel.

Léon TURREL s'occupait du magasin et son épouse de la comptabilité.

Ils habitaient au-dessus du magasin avec leurs deux enfants.

Le magasin était divisé en deux : LE QUINCAILLER et LA MENAGERE de part et d'autre de la porte d'entrée du 3, rue Grenette.

On trouvait de tout à la quincaillerie : des fers pour les chevaux, des fers à glace toujours pour les chevaux pour l'hiver, les clous au kilo, l'alcool à bruler au détail (grand fut), de l'ocre jaune ou rouge pour la peinture, de la chaux vive au kilo, de la terre de sienne pour détacher, du carbure pour les lampes…

Et aussi : de la peinture de moyenne qualité du « badigeon » qui existait avant l'arrivée des peintures modernes – RIPOLIN, NOVELLIA, de la vitrerie, des revêtements de sols.

Le stockage des marchandises se faisait dans les écuries de la maison ESMENJAUD en face du magasin et également dans la maison COUTOLLENC de l'autre côté de la rue.

René TURREL se souvient aussi des débuts de l'outillage électrique, les perceuses MIKOX…

L'électroménager était du côté de LA MENAGERE (à l'origine, le local était la cuisine du restaurant PASCAL).

L'électroménager était encore rudimentaire avec les machines à laver sans programmateur ou l'on devait manuellement faire démarrer les cycles de lavage.

Une autre activité de la famille TURREL a été la distribution du fioul.

La distribution du fioul a débuté en 1965 avec un petit camion RENAULT. La cuve de stockage de 50.000 litres était à la Zone Industrielle de BARCELONNETTE.

Il y avait également une cuve de 1.000 litres de fuel dans l'écurie ESMENJAUD pour la vente au détail (le bidon de 10 l coûtait 25 centimes de franc !). Les petits jerricans de fuel avec le long bec verseur des clients étaient alignés sur le trottoir.

Le samedi était une grosse journée pour la quincaillerie

René se souvient particulièrement des bouscatiers, des bucherons italiens qui travaillaient sur les coupes de bois de la vallée. Ils étaient alors très nombreux.

Le choix des lames des haches était un vrai cérémonial.

Les lames des haches étaient entreposées dans une grande caisse en bois.

Les bouscatiers passaient la matinée pour choisir les lames des haches, en faisant sonner les lames, ils savaient si elles étaient bonnes. Ils passaient un fil dans l'œil de la lame pour savoir si elles étaient bien équilibrées. Ils faisaient sonner les lames avec un objet métallique pour savoir si elles étaient de bonne qualité (Il n'y avait pas encore de tronçonneuses).

Les bucherons se fabriquaient eux même les manches en frêne.

La quincaillerie vendait également des grandes scies, les loubes, avec deux manches pour les scieurs de long.

Les bucherons mangeaient au restaurant PASCAL et finissaient la soirée au Café des Voyageurs de Loulou REMUSAT en chantant.

René a travaillé avec ses parents pendant plusieurs années. A la fin des années 1970, André OCCELLI a également travaillé à la quincaillerie.

La quincaillerie a été vendue au début des années 1980. Côté LA MENAGERE, Annie TURREL a ouvert un magasin de produits bio et diététiques.