LA SORTIE AU LAC DU LAUZET

Une fois n'est pas coutume nous quittons Barcelonnette pour nous rendre au lac du Lauzet.

La sortie au lac du Lauzet était avant-guerre et surtout après-guerre dans les années 1950-1960 très prisée des Barcelonnettes.

L'idée de cette rubrique est née tout récemment à la suite de la mise à jour du mois de janvier 2013 consacrée à la quincaillerie TURREL. Claudine FABRE se souvenait très bien des sorties au lac du Lauzet dans la Simca 5 de la famille TURREL.

Aux souvenirs de Claudine FABRE se sont ajoutés ceux de Josette ANDRAU et de Jacques DELMOTTE.

N'hésitez pas à me contacter si vous souhaitez compléter cette rubrique.

Cette rubrique restera néanmoins inachevée. Je devais interroger mon oncle Jean Wassereau. Il est décédé la veille du rendez-vous que nous avions fixé. Cette rubrique est pour lui.

Josette ANDRAU

Qu'il était beau le petit lac que je fréquentais dans mon adolescence, et bien protégé. Du côté est, les petites Séolanes se reflétaient dans ses eaux calmes, les jardins potagers et la forêt de mélèzes au sud, le village du Lauzet et la voie ferrée au nord.

Dans ses eaux tranquilles poussaient à plusieurs endroits des roseaux et de magnifiques nénuphars et au printemps arrivaient des canards sauvages et des têtards et plus tard les grenouilles.

Malheureusement, lors de l'aménagement de la plage, les nénuphars ont disparu ainsi que quelques roseaux.

Du côté est, se trouvait un hangar sur pilotis qui abritait trois barques, à la disposition des amateurs de promenades sur l'eau ou des pécheurs qui voulaient prendre de plus grosses pièces : carpes, tanches, truites. Nous les enfants, nous restions au bord pour attraper la friture de gardons.

On pouvait aussi faire du pédalo.

Bien avant les travaux de la voie de chemin de fer, sur la pente au-dessous de l'Hôtel du Lac, se trouvait une petite construction que l'on appelait «le pigeonnier ». Vers la fin des années 1800, un glissement de terrain a eu lieu et le pigeonnier a glissé dans les eaux. Quand nous traversions le lac à la nage, c'était notre aire de repos.

Si le printemps était chaud, et jusqu'au début octobre, nos jeux étaient au lac. Les hivers très froids, le lac gelait et c'est du patin que nous pratiquions.

La plage n'existait pas et notre coin préféré se trouvait près du plongeoir en bois. Nous n'avions pas pied loin du bord.

Avant la construction du barrage de Serre-Ponçon, la jeunesse de Barcelonnette, de la vallée et même de Gap fréquentait le lac. Les jeunes arrivaient en bande surtout en vélo, moto ou par le car.

Lorsque j'ai appris à nager, il y avait Léon THEUS de Barcelonnette qui faisait notre moniteur. Il venait souvent, c'était un bel homme et quelques jeunes filles lui tournaient autour.

Pour nous éloigner du bord et nous sécuriser, il nous mettait une grosse corde autour du buste et de dessus le plongeoir, il nous tenait et nous faisait faire à la brasse le tour. Nous n'avions pas de bouées, quelque ‘uns avaient des chambres à air de véhicules.

Jacques DELMOTTE

Pour ce qui est des sorties au lac du Lauzet, avec Jean Wassereau et d'autres copains, nous allions en vélo nous y baigner.

Je me souviens qu'en début d'après midi nous avions le vent contre (très pénible en vélo), et le soir à 17 heures en remontant la Vallée, il avait tourné !...

Au mois d'août, il y avait la fête du Lauzet et, entre autre, comme jeu nautique il y avait la chasse aux canards lâchés sur le lac où on essayait de les attraper en nageant.

Comme autre jeu, il fallait marcher sur une poutre horizontale savonnée à 1 mètre au dessus de l'eau. A l'extrémité de cette poutre se balançait au dessus et au bout d'une corde, des lots qu'on pouvait saisir et gagner, tout comme un mas de cocagne (si on arrivait jusque là).

Claudine FABRE

Je me souviens de la plage en béton et de la statue de la naïade.

On apprenait à nager en descendant les marches en béton.

Il y avait énormément de monde, c'était une sortie familiale pour les habitants de la vallée. La piscine de la Chaup était plutôt réservée aux adolescents et aux adultes (la qualité de l'eau laissait souvent à désirer).

Cette sortie avait détrôné la sortie à la guinguette du lac de la Madeleine des années 1910 à 1930.

Les familles pique-niquaient au bord de l'eau, on se promenait également dans le village, il y avait alors énormément de commerces.

Le schéma familial était régulièrement le suivant : Papa pêche, maman blague et prépare le repas et les enfants nagent.

Il y avait aussi une buvette en bois.

Je me souviens d'un baraquement en bois où étaient stockés les barques et les pédalos.

On voyait également à environ deux mètres au dessous de l'eau les vestiges d'une ancienne construction.

Un plongeoir était aménagé.

Ce lac avait aussi ses légendes certainement destinées à faire peur aux enfants pour qu'ils ne s'éloignent pas trop du bord : tourbillons dans lesquels on pouvait disparaître, anguilles géantes...