
Josette ANDRAU m'a confié durant l'été cette photo d'Yvonne BARBERIS devant les poteaux en bois plantés le long de la digue.
Ma mémoire est peut-être incertaine mais je me souviens plutôt de poteaux métalliques rouillés en contrebas de la digue. Je n'y ai jamais vu de linge à sécher.
Je me suis rendu il y a quelques jours chez Juliette et Marthe CHARBONNIER qui m'ont confié leurs souvenirs et que je vous retranscrits ci-après :
Il y avait des séchoirs le long de la digue sur deux cents mètres environ du lavoir (aujourd'hui démoli derrière CARREFOUR) jusqu'aux garages PROAL à l'ouest. Il n'y avait quasiment pas de circulation sur la digue si ce n'est des promeneurs et donc pas de poussière.
Le lavoir le long de la digue était utilisé par les habitants de BARCELONNETTE *.
On emmenait du bois au lavoir pour faire des braséros et chauffer l'eau dans de grands cuviers en zinc. L'intérieur de ces grandes lessiveuses était recouvert d'un drap un peu usagé pour éviter, en cas de rouille ou d'usure, que le métal ne soit en contact directement avec le linge. L'eau était chauffée avec la lessive. On ajoutait également un sac de cendre de bois dur pour rendre le linge bien blanc et le parfumer.
Pour le rinçage, les cuviers avaient une vidange d'évacuation, le linge pouvait être ensuite rincé à l'eau froide au lavoir.
La lessive des draps avait habituellement lieu deux fois par an. C'est pour cela que les maisons avaient énormément de draps dans les armoires.
Juliette et Marthe se souviennent des bugadières qui lavaient le linge mais surtout du personnel de maisons qui s'occupait des draps.
A l'époque, toutes les maisons n'avaient pas l'eau courante, « l'eau à la pile » selon l'expression habituelle et le recours au lavoir était indispensable.
D'autres maisons qui au contraire avaient l'eau utilisaient un lavoir aménagé à la cave. Le linge pouvait y être lavé et rincé mais devait ensuite être étendu aux allées pour sécher (On pouvait également utiliser les greniers pour sécher le linge).
Le rinçage du linge pouvait également se faire au Canal du Plan et aussi au Canal du Moulin qui était à ciel ouvert sur la majeure partie de son cours. Les femmes s'installaient sur une planche en bois et rinçaient le linge dans l'eau. Elles posaient des sacs remplis de paille sur la planche pour soulager un peu les genoux et les isoler de l'humidité.
Le mari poussait la brouette pour amener le linge à sécher aux allées. On portait aussi le linge dans des corbeilles, les banestouns.
On ne laissait jamais le linge sans surveillance, il y avait un roulement entre le mari et la femme pour surveiller le linge. Le mari mangeait d'abord et ensuite l'épouse. On surveillait également le linge des voisins.
Les hôtels de BARCELONNETTE avaient des jours réservés pour les étendages.
* on revoit ce lavoir dans la vidéo de M. DEL TAGLIA confiée par Christine AGNESE.